À l’heure où les réseaux sociaux nous confinent déjà virtuellement depuis de nombreuses années dans des diktats de bonheur imposé, de couples parfaits, de destinations de rêves, de minceur extrême, et de sport quotidien, le confinement réel, physique, obligatoire et sans appel nous impose ces mêmes diktats de manière exacerbée.

    Se comparer aux autres aujourd’hui, c’est réaliser qu’on a «raté» son confinement, parce qu’on n’a pas fait notre pain nous-même, parce qu’on ne s’est pas mis au yoga, parce qu’on a pris deux kilos. Parce qu’on ne voit pas les leçons de vie à tirer de tout cela, parce qu’on n’est ni créatif ni productif comme eux, parce qu’il n’y a pas de positif à dégager de cette situation.

    Parce qu’on a envie de rien,

    Parce qu’on se sent seul, abandonné,

    Parce que la prison n’est pas uniquement physique,

    Elle est aussi mentale.


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série de photographies réalisée en confinement

prison mentale

leah marciano photographe

confinement, quarantaine, covd-19, coronavirus

créateur confiné - confinement créatif

    Note d’intention :


    J’ai dû composer avec mes émotions, celles que je ressentais durant le confinement et ce n’était pas simple. Il a fallu les canaliser pour en sortir de la création plutôt que de la destruction. J’ai aussi dû faire face à des obstacles plus concrets que combattre mes propres démons, plus techniques. J’ai tout simplement été obligée de composer avec les moyens du bord, et je crois que ça m’a rendue encore plus créative que prévu. Etant confinée, j’ai dû puiser dans mes propres ressources pour les costumes, les accessoires, et même les modèles qui sont les personnes avec lesquelles j’ai partagé cette mise en quarantaine.


    En fait, j’ai dû accepter de ne pas tout contrôler sur mes images, et c’était finalement le plus dur.


    Je ne pense pas changer le monde, mais peut-être apporter une certaine vision du confinement, qu’on a moins l’habitude de médiatiser. Je suis fière d’être allée au bout de ce projet, et de vous le présenter aujourd’hui.

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